Cahier pédagogique "Lyon, les mutations d'une métropole"
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Ecole primaire et collège :
Cycle 3 - cycle de consolidation (CM1, CM2 et 6ème)
Classe de CM1
Thème 1 : Découvrir le(s) lieu(x) où j'habite
Identifier les caractéristiques de mon(mes) lieu(x) de vie.
Localiser mon (mes) lieu(x) de vie et le(s) situer à différentes échelles.
Thème 2 : Se loger, travailler, se cultiver, avoir des loisirs en France
Dans des espaces urbains.
Dans un espace touristique.
Classe de CM2
Thème 1 : Se déplacer Se déplacer au quotidien en France.
Thème 3 : Mieux habiter Favoriser la place de la «nature» en ville.
Classe de sixième
Lycée. Programmes 2019
Seconde
Thème 1. Sociétés et environnements : des équilibres fragiles.
Question spécifique. La France: des milieux métropolitains et ultramarins entre valorisation et protection.
Thème 2. Territoires, populations et développement : quels défis ?
Question spécifique. La France : dynamiques démographiques, inégalités socio-économiques.
Première (série générale)
Thème 1.La métropolisation, un processus mondial différencié
Question spécifique. La France : la métropolisation et ses effets. (Évolution de la place et du rôle des villes petites et moyennes)
Première (série technologique)
Thème 1. La métropolisation, un processus mondial différencié
Sujet d'étude : Lyon, les mutations d'une métropole
Thème 3. Les espaces ruraux:une multifonctionnalité toujours plus marquée
Sujet d'étude : Les espaces périurbains en France (métropolitaine et ultramarine)
Au sens strict, la métropolisation peut s’appréhender comme un avatar de la mondialisation dans sa traduction urbaine et locale. Lyon possède-t-elle ces caractéristiques fonctionnelles et spatiales singulières qui lui permettraient d’être une métropole de rang européen ? Si nous reprenons la définition proposée par Magali Reghezza-Zitt, une métrople est un centre de commandement économique (pôle de compétitivité mondial), politique, intellectuel (pôle de recherche et d’enseignement supérieur), culturel (infrastructure de haut rang comme un opéra) ; son rayonnement dépasse l’aire d’influence traditionnelle de la ville. La métropole concentre un ensemble de fonctions liées à des services rares et stratégiques à destination d’entreprises de dimensions nationale et internationale, qui permettent l’insertion de ces dernières et par extension des territoires, dans la mondialisation.
Le processus de métropolisation produit de nouvelles hiérarchies urbaines et conduit à des mutations en profondeur de villes comme Lyon. C’est ce que nous nous proposons d’aborder dans le cahier pédagogique consacré à la capitale de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Auvergne-Rhône-Alpes, une des régions les plus peuplée d'Europe et de France
C’est en France que se situent trois des régions les plus peuplées d’Europe en 2015 : l’Île-de-France, l’ancienne région Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Celles-ci figurent ainsi parmi les vingt régions (NUTS 26) les plus peuplées d’Europe. Les deux régions les plus peuplées, l’Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes, accueillent près du tiers de la population française avec respectivement 12 et 8 millions d'habitants.
On note que les plus fortes densités démographiques se trouvent dans les métropole de Lyon, Grenoble ou Saint-Etienne au cœur des grandes agglomérations et dans leurs zones périurbaines. Les vallées fluviales de la Loire ou du Rhône enregistrent des peuplements supérieurs à la moyenne nationale des 104 hab/km2 de même que les vallées alpines du nord du massif.
La métropole de Lyon dans le réseau urbain français
Deuxième aire urbaine de France (2,3 millions d'habitants) et tête de la région Auvergne-Rhône-Alpes, la métropole lyonnaise fonctionne en lien étroit avec Grenoble. L'ensemble forme un système urbain régional bicéphale de 3,8 millions d'habitants avec un niveau élevé d'activités métropolitaines. Ce système s'affirme à différentes échelles : locale, nationale et européenne.
Vingt-six systèmes urbains de proximité peuvent être identifiés en France, hors aire urbaine de Paris (schéma ci-dessous). e plus grand trente Le système de Lyon-Grenoble, avec quatre millions d’habitants, représente le plus grand système avec pas moins de trente aires urbaines.
Hors Paris, le système de Lyon-Grenoble est le seul à couvrir l’ensemble du territoire national même si avec une attractivité méridionale plus affirmée. Les relations du système urbain de Lyon sont très diversifiées et couvrent l’ensemble des secteurs, en termes de mobilités, d’échanges économiques ou de partenariats scientifiques.
Une intégration métropolitaine singulière
Créée par la loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (MAPTAM), la Métropole de Lyon est une collectivité territoriale avec un statut unique en France. En plus des champs d’action traditionnels de la communauté urbaine, elle exerce sur son territoire les compétences d’un conseil départemental.
Depuis le 1er janvier 2015, le département du Rhône se compose donc de deux collectivités territoriales : la Métropole de Lyon, constituée de 59 communes, et le territoire du Conseil départemental du Rhône, appelé Rhône dans la suite de l’étude, qui s’étend sur 208 communes. Le Grand Lyon compte 1 400 000 habitants répartis sur 538 km2.
Lyon, une métropole européenne
Musée des Confluences, pièce maîtresse du marketing territorial de Lyon métropole
Le rayonnement de la métropole de Lyon dans le réseau métropolitain français
Le dynamisme des territoires périurbains lyonnais
Proposition de carte narrative développant un récit spatialisé sur le développement , depuis 50 ans, des territoires de l'aire urbaine de Lyon.
Paysage périurbain depuis Taluyers au Sud-Ouest de Lyon, prise de vue en direction de Lyon centre.
À partir du récit précédent et de quelques éléments statistiques, on peut proposer aux élèves de réaliser un schéma de synthèse dont la légende resterait à compléter.
Le GRAND-PROJET DE VILLE LYON- DUCHERE : un projet ambitieux de renouvellement urbain
Le quartier Lyon-Duchère est situé dans le 9e arrondissement de Lyon sur la « troisième colline de Lyon ». La carte topographique permet de situer le quartier et son relatif isolement. Les courbes de niveau permettent d’identifier la côte du plateau de la Duchère à l’est isolant d’une part la Duchère du quartier de Vaise sis sur les bords de Saône et d’autre part des monts d’or. À l’ouest, le plateau s’ouvre mais l’important axe autouroutier « du soleil » isole le quartier des communes de l’Ouest lyonnais telle Ecully.
Jusqu’en 1958, la Duchère est un espace essentiellement agricole occupé par le fort qui constitue l'une des 24 places fortes intra-muros ou périphériques constituant la première ceinture de Lyon en 1832. La carte topographique de 1947 permet de rendre compte de cette occupation du sol.
En 1958, Louis Pradel, maire de Lyon lance un vaste programme d’urbanisation du plateau autour du fort et du Lycée la Martinière Duchère pour résorber les bidonvilles du quartier ouvrier de Vaise. Entre 1958 et 1965, plus de 5000 logements sortent de terre ainsi que des équipements (château d’eau, église, caserne de pompier). Le fort se transforme en complexe sportif (piscine et stade). Dirigé par l’architecte François Régis-Cottin, la construction de barres d’habitation repose sur la technique du chemin de grue visible sur la photographie aérienne de 1965. À cette date, 1/3 de la population est constitué par des rapatriés d’Algérie.
En 1969, la tour panoramique de 101 mètres de haut devient un des symbole architecturale du quartier. En 1975, après l’urbanisation des quartiers périphériques de Balmont, du château et de la Sauvegarde, le quartier compte En 1975, le quartier compte 19 710 habitants.
Le quartier devient dans les années 80 un des quartiers les plus pauvres de Lyon et souffrent de fragilités socio-économiques majeures : absence de commerce, croissance du taux de chômage, insécurité etc. En 1999, le quartier possède un parc de logement social représentant 80 % de son parc total contre 18 % dans la commune de Lyon.
En 2003, le grand projet de ville de La Duchère, est signé entre l'État, le Grand Lyon et la Ville de Lyon. Sa première phase d’achèvement a eu lieu en 2018. Ce projet porté par le Grand Lyon est soutenu par l’État, l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU), l’Agence Nationale pour la Cohésion Sociale et l’Égalité des Chances (l’Acsé), la Région Rhône-Alpes, le Département du Rhône, la Ville de Lyon, les 4 bailleurs sociaux du territoire l’Europe et leurs partenaires. Le budget global prévisionnel du projet est de 750 millions d’euros.
Les photographies aériennes et la carte topographique actuelle rendent compte de cet ambitieux projet qui s’appuie sur les logiques du développement durable : mixité sociale, viabilité économique et vivabilité environnementale. Il vise à rééquilibrer le ratio parc social et privé, à développer le tissu économique et à s’engager dans une logique de préservation environnementale. À ces fin, certaines barres sont détruites et laissent place à de nouveaux logements en ilôt donnant naissance à de nouvelles rues, une nouvelle centralité est créée autour de la place Abbé Pierre et du Lycée. Le patrimoine du XXe siècle est préservé et mis en valeur (tour panoramique, église). Le parc du vallon 3e espace vert lyonnais est aménagé. Une zone franche économique est mise en place au pied du plateau. L’ensemble est pensé en concertation avec les habitants du quartier. Les infrastructures de transport en commun se développent pour faciliter l’accès au pôle multimodal de la gare de Vaise (ligne de Bus, parc-relais, pistes cyclables et Vélo’V, auto-partage etc.).
En 2013, La Duchère devient le premier quartier lyonnais obtenant le label Eco-quartier.
2018 marque l’achèvement de la première phase du GPV. Une nouvelle phase se développe depuis autour du réaménagement des quartiers périphériques du Château et de la Sauvegarde.
Une grande partie des ambitions du projet du GPV Lyon-Duchère ont abouti. Le paysage a été profondément modifié et a permis davantage de mixité sociale et le retour d’une vie économique et commerçante. Cependant, de nombreux indicateurs montrent encore que le quartier demeure un territoire dans lequel les fragilités sociales sont importantes : une population très jeune et sans qualification, une précarité forte, une surreprésentation de familles nombreuses et monoparentales, de nombreux locaux commerciaux encore vacants. L’image du quartier défavorisé reste encore prégnante pour les lyonnais. Les fractures socio-spatiales avec les communes aisées environnantes restent fortes.
Sources :
http://www.gpvlyonduchere.org/projet/gpv-accueil-projet/
https://www.polville.lyon.fr/sites/default/files/Observation%20evaluation/fiche_duchere.pdf
TP : Du texte au croquis avec Édugéo
À partir de ce texte, les élèves sont invités à réaliser un croquis sur les transformations profondes subies par le quartier la Duchère.
Des espaces périrubains multifonctionnels aux frontières de la métropole lyonnaise
La métropole lyonnaise, collectivité territoriale unique, regroupe 59 communes, soit 1,3 millions d'habitants. Ce pôle urbain lyonnais rayonne sur la seconde aire urbaine de France regroupant quant à elle 507 communes soit un peu plus de 2,3 millions d'habitants sur une superficie de 6101 km2. La croissance de la population de 1,1% par an témoigne de l'attractivité de ce territoire. Le pôle urbain majeur de Lyon influence et organise les territoires constituant l'aire urbaine entretenant avec ces espaces périurbains une relation pas simplement binaire centre-périphérie, mais davantage en réseau.
La première couronne périurbaine de l'Est lyonnais, apparaît alors comme une étude de ces espaces périurbains, aux relations et aux fonctions mutliples. Le cadre retenu est celui de la commune de Meyzieu appartenant à la Métropole, et des communes de Genas et Pusignan n'en faisant pas partie. L'étalement urbain, l'hybridité des paysages et la plurifonctionnalité présentent dans le territoire en font un territoire d'intérêt pour interroger la complexité des espaces périurbains français.
La carte topographique de 1947 permet de dessiner l'urbanisation présente en 1947 et mesurer ainsi l'étalement urbain à l'aide de la photographie aérienne en transparence.
C'est dans cet espace périurbain que se localisent de nombreux réseaux de transport de dimension métropolitaine : des axes autouriers majeurs contournant Lyon (A 46, A 342), la ligne à grande vitesse Lyon - Turin et l'aéroport international Lyon-Saint Exupéry. Ce dense réseau de transport, fortement maill,é relie la métropole lyonnaise à l'échelle nationale, européenne et internationale. Ils sont ausi des éléments favorisant les mobilités entre le territoire métropolitains et les espaces périurbains en cherchant à faciliter les déplacement en son sein. On distingue également le tracé du RhôneExpress, un tramway rapide reliant l'aérport Lyon Saint Exupéry et sa gare TGV au quartier d'affaire de la Part-Dieu, marquant l'extension à l'aire métropolitaine d'un réseau de transport en commun.
L'étude de la photographie aérienne couplée aux informations fournies par les différentes échelles de carte topographique permet d'appréhender l'hybridité et la plurifonctionnalité du territoire.
Ci-dessus, on peut observer la commune de Meyzieu. On peut distinguer assez nettement la diversité des espaces. Une urbanisation résidentielle à dominante pavillonnaire qui s'est étalée à partir du noyau central du village de Meyzieu. Cette urbanisation s'arrête nettement au Nord au niveau du Grand large et du canal du Rhône, à l'ouest à l'A46, et est délimitée à l'Est par une importante zone industrielle et au sud par un espace agricole mité par l'urbain.
On distingue aussi nettement sur la photographie aérienne à l'ouest les infrastructures d' "OL city" qui abrite un stade de 58 000 places, des terrains d'entraînement, mais aussi des parcs relais, un hotel, des bureaux, des laboratoires d'analyses médicales et des activités de loisirs et commerciales (restaurants, boutiques, escape game, lasergame, trampoline etc.). Au Nord ouest, la zone de loisir nautique du Grand large est elle aussi visible.
On peut également mesurer la présence encore forte de l'espace agricole mais également l'espace que nécessite une infrastructure tel qu'un aéroport international comme Lyon Saint-Exupéry.
Ainsi, cet espace périurbain lyonnais est à la fois rural et urbain ; agricole, industriel et tertiaire, territoire et réseau, local et global, un espace de complexité, ce que Martin Vannier définit comme le "tiers-espace".
TP : Construire un croquis "l'espace périurbain, un espace complexe entre urbain et rural et un espace multifonctionnel"
Cette activité d'une heure a pour objectif la réalisation d'un croquis. En utlisant les différentes couches d'information à leur disposition (carte topographique et photographe aérienne) et en faisant d'éventuelles recherches internet sur les lieux remarquables, les élèves doivent réaliser un croquis montrant que l'espace périurbain est un espace complexe, entre urbain et rural et multifonctionnel.
Afin de réaliser l'activité, le professeur met à disposition des élèves, un fichier à télécharger avec la zone de travail délimitée par un cadre noir et un début de légende avec les zones urbanisées en 1947.
La métropole de Lyon et la maîtrise du risque inondation
Comparaison d'un niveau de crue courant à gauche et exceptionnel à droite avec l'outil de visualisation "carte narrative" dans Édugéo:
Lyon Confluences, du quartier périphérique répulsif à une nouvelle centralité